jeudi 27 octobre 2005

L'email politique

(Ce post aurait dû être publié il y a au moins 2 semaines, mais je n'avais pas eu le temps de me poser pour le rédiger... :)
Pour ceux qui n'ont pas suivi l'affaire Sarkozy, rappel des faits ici)

Pour mon business de vendeur de clics, je suis abonné à quasiment tout ce qui existe en mailing list, en France et même à l'étranger (mais surtout en France car c'est là que je surfe le plus).

Dès que je vois un concours, une newsletter, une offre gratuite... je m'inscris, je m'abonne. "Acceptez-vous de recevoir les offres promotionnelles de nos partenaires ?" Of course ! C'est même le principal intérêt. Je fais de la veille concurentielle :) Je veux savoir qui envoie quoi, quand et comment.

Je suis équipé : j'ai au moins 2 adresses emails quasi complètement dédiées à ça.

Du coup quand je démarre Outlook le matin je garde le doigt scotché sur la touche "Suppr" pendant un petit moment ! (Je lis quand même le sujet, et si ça m'intéresse, hop ! J'ouvre).

Et bin pourtant allez savoir pourquoi, j'ai pas reçu l'email de promotion (de propagande ?) que Sarkozy a pourtant envoyé à près de 3 millions d'internautes !!!

3 millions d'adresses email et aucune a moi !!! Ca c'est de la chance ! :) Faudra quand même que j'aille voir mon adresse a LaPoste que je ne consulte plus... On sait jamais.

Plus sérieusement, ça pose malheureusement encore quelques problèmes avec l'emailing et sa perception auprès du grand public :

- SPAM politique. Et voilà. Le mot est lâché ! Même si ces adresses ont été légalement achetées auprès d'organismes qui déclarent leur base à la CNIL, il y en a encore pour dire que c'est du SPAM ! Autant je comprends qu'on n'apprécie pas de recevoir ce genre d'email, autant on ne peut pas parler de SPAM.

Certains assurent qu'ils ne sont abonnés à aucune liste et n'auraient pas dû recevoir cet email ?
Je me permets d'en douter. Mon expérience dans la gestion de base de données avec le site de jeu dont je m'occupe (il faudra que je fasse un post sur les sites de jeux en ligne) m'amène à en voir des vertes et des pas mûres :
de temps en temps quelqun m'envoie un email incendiaire en disant qu'il ne s'est jamais inscrit à notre jeu et qu'il souhaite donc immédiatement cesser de recevoir nos emails, sinon...

Or quand je rentre l'adresse email de cette personne dans la base, je m'aperçois que j'ai non seulement son nom, son prénom, son adresse email, mais aussi son adresse postale, sa date de naissance et parfois son numéro de téléphone !!! Mais il ne s'est jamais inscrit !!! Le pire c'est que je pense que certains sont sincères. Ils oublient. Qui se rappelle de toutes ses inscriptions ???

Reste que ce n'est pas du SPAM. Et qu'ils peuvent d'eux-même se désabonner à tout moment.

Même chose ici : je conseille à tous ceux qui n'ont pas apprécié cet email de se désabonner illico de la mailing list qui est à l'origine. Et hop ! Si malgré ça ils continuent à recevoir des emails de la part de la même mailing list, là il y aura SPAM.

- L'autre problème c'est bien sûr celui de l'email politique ou religieux. Autant tout le monde s'en fout de recevoir un email sur la dernière Peugeot. Même si on est pas client ou qu'on aime pas la marque (D'ailleurs qui pourrait ne pas aimer Peugeot ???). Autant en matière de politique et de religion c'est plus touchy.

Certains ont tout de suite dit : "il faudrait préciser : acceptez-vous de recevoir des emails d'ordre politique ou religieux ?". Mais quand bien même. Il faudrait savoir de quel bord politique ou religieux est l'internaute avant de lui envoyer un email. (Oui je sais, on peut toujours essayer de convaincre un communiste de voter à droite, ou un musulman de se convertir au catholicisme, mais je ne pense pas que l'email soit le meilleur outil pour le faire !)

Or si les internautes acceptent facilement de répondre à un questionnaire sur leur age, leur adresse, leurs centres d'intérêt et leur équipement ménager, ils auraient en revanche beaucoup plus de mal à déclarer pour qui ils votent ou quelle est leur relation avec la religion.

D'ailleurs, je vois d'ici le questionnaire :
- Pour qui avez-vous voté lors des dernières élections présidentielles ?
- Etait-ce un choix délibéré ou par défaut ? :)
- Etes vous socialiste ? Si oui quelle micro-tendance ? :)
etc...

Non je crois que la solution est plutôt en amont. Bien choisir son audience. Cibler.

Dans ce cas précis il me semble qu'il aurait fallu choisir des bases dont l'audience est à priori en adéquation avec le message. Des journaux comme le Figaro par exemple, ou la Tribune. Des sites boursiers, des sites immobiliers, que sais-je moi ?

Ca ne sert à rien d'envoyer cet email aux abonnés de la newsletter de l'Huma...

Apparement Sarkozy, lui, s'est pris pour une grande marque et a choisi de ratisser large.

Avec le résultat qu'on connait...

Encore un sale coup pour l'email marketing ça... Vais me coucher moi tiens.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu soulève une question intérressante : marketing et politique.
Lors de mes études universitaires, en cours de mercatique, on nous avait appris qu'en France pour des raisons de Vie Privée, on n'était pas censé demander les opinions politiques ou religieuses des gens ainsi que leur couleur (ou communauté éthnique pour être politiquement correct). Soit. Bien que je n'ai pas souvenir que ce soit écrit dans la loi du 6 janvier 1978 (CNIL).
A priori on ne peut donc pas savoir qui vote quoi.

Cela dit, en jouant sur des généralités et autres statistiques, on sait qu'en touchant X internautes de catégorie CSP++ habitant en région parisienne ou petite couronne (je simplifie je sais), l'infolettre de M. Sarkozy aurait peut-être eu plus de chance d'être lue que de la balancer à un fichier de 3 millions d'internaute.
Comme tu le disais question de cible. Mais un fichier qualifié coute plus cher aussi ;-)

Si quelqu'un sait si légalement on peut collecter des données personnelles sensibles (politique, religion, ethnie) ou pas, ca m'intéresse.

Stefie

Anonyme a dit…

je te reconnais bien là mon cher Bart ! mais au delà ça, j'avais rééllement raté cet évènement majeur du nouveau marketing, n'ayant pas été "touchée" de la sorte, pas entendu parlé...