
On m’avait prévenu que la petite “
Suisse de l’Asie” était propre, moderne, avant-gardiste… mais je n’imaginais pas
à quel point !!!
Singapour semble avoir étudié
l’urbanisme des autres villes du monde pour son développement et n’avoir gardé que les choses
positives.

Ainsi les rues sont propres, les immeubles sont récents et bien entretenus, il y a des arbres, des fontaines, des parcs, etc… Tout est en
bon état et tout
fonctionne.
Le nombre de
voitures est limité (par des taxes prohibitives), les
transports en commun sont performants, les
taxis pas chers, les
trottoirs praticables (pas comme en Thailande).
Les
restos sont neufs, les
magasins sont propres et décorés. Les
gens sont souriants et parlent bien anglais. Les
communautés (Chinois 75%, Indiens 7%, Malais 15%…) quoi que très fortes et très regroupées (China Town, Little India…) semblent vivrent plus ou moins en
harmonie.
Oui je sais ça parait
idyllique comme ça, mais ça ne l’est pas. Les
libertés individuelles sont
limitées, des caméras et des flics en civil quadrillent les rues, on n’a pas le droit de cracher par terre ou de macher du chewing-gum (on prend vraiment une amende !), la
presse est
muselée, l’opposition
politique aussi, le
social est inexistant… Il y a encore du chemin à faire !!!

Mais quand même, par rapport aux
autres villes d’Asie que j’ai vu ou dont j’ai entendu parlé, les
efforts de
Singapour sont évidents et les
résultats sautent aux yeux.
Ca se ressent aussi au niveau du développement économique :
Singapour s’est concentré sur des
activités en croissance et/ou
stratégiques comme l’activité portuaire, les raffineries pétrolières, la finance… et semble avoir fait les bons choix, car dans ces domaines la ville possède aujourd’hui une vraie
valeur ajoutée (et un chômage à 3% seulement).
La
population est active et (sans doute du faite de ce mélange de cultures) tournée vers le monde extérieur.
On se sent aussi en
sécurité et on a envie de se promener le long des quais bien aménagés et éclairés, de s’asseoir dans les bars en plein air, de se promener dans les parcs… Bref de profiter du cadre, de la nature et du climat.

Il paraît qu’il y a
40 ans ou un peu plus,
Singapour partait de
rien. Une
petite île tropicale. Pas de ressources naturelles, pas d’argent, une population peu éduquée, peu de partenaires stratégiques (Singapour, à l’époque, s’est fâchée avec le reste de Malaisie)…
Et aujourd’hui c’est
un des plus grands ports du mondes et
une des plus grandes places financières d’Asie, une ville-état qui se classe au
4e rang mondial pour le revenu par habitant (richesse créée par rapport au nombre d’habitants), bien avant la France. C’est aussi une base importante pour la
marine américaine, ce qui garantit à la ville-état une certaine sécurité et un apport supplémentaire de revenus.
Alors c’est vrai que face à cette
organisation très carrée et cette
perfection apparente, on finit par trouver tout ça un peu
artificiel et on a l’impression de découvrir une
ville propotype : ce que pourrait être une grande ville européenne réorganisée, repensée, contrôlée… réprimée ?
Un
DisneyLand à échelle humaine…

Mais après tout. Au moins
Singapour “ose” et semble résolument motivée à aller de l’avant (développement du tourisme, des partenariats avec les universités étrangères, rénovation des quartiers…).
(la preuve que c'est DisneyLand, y a même un téléphérique pour aller à la plage !)
Un
zest de démocratie, un soupçon d’
excentricité, une touche de
social, suffiraient peut-être à en faire un
paradis… ou une nouvelle
catastrophe urbaine à l’européenne !!!
Enfin bon moi je dis ça…
PS : en plus j'écris ce post au moment ou la France connaît les pires "émeutes urbaines" depuis bien longtemps...